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2. Quelle carte dois-je acheter pour Linux ?

La réponse à cette question dépend fortement de ce que vous comptez faire avec votre connexion réseau, et du volume du trafic qui va y passer.

Si vous vous attendez à ce qu'un seul utilisateur effectue occasionnellement une session FTP ou une connexion WWW, alors même une vieille carte ISA 8 bits vous contentera probablement.

Si vous avez l'intention de mettre en place un serveur, et que vous exigez que la charge processeur liée à la réception et à la transmission des données sur le réseau reste la plus basse possible, vous devrez certainement choisir une des cartes PCI, qui utilisent le bus-mastering, telles celles comportant la puce tulip (21xxx) de DEC, ou la puce PCnet-PCI d'AMD.

Si vous vous trouvez au milieu de ces deux extrêmes, alors n'importe quelle carte PCI bon marché ou une carte ISA 16 bits possédant un pilote stable vous conviendra.

2.1 Quels sont les pilotes stables, alors ?

Parmi les cartes ISA 16 bits, les pilotes suivants sont très au point, et vous ne devriez pas avoir de problèmes si vous achetez une carte qui utilise ces pilotes :

SMC-Ultra/EtherEZ, SMC-Elite (WD80x3), 3c509, Lance, NE2000.

Cela ne signifie pas que tous les autres pilotes sont instables. Il se trouve juste que ceux-ci sont les plus anciens et les plus utilisés des pilotes Linux, ce qui en fait le choix le plus sûr.

Notez que certaines cartes-mères pas chères peuvent avoir des problèmes avec le bus-mastering que les cartes ISA Lance utilisent, et que certains clones NE2000 bon marché ont des difficultés à être détectés au démarrage.

Les pilotes PCI les plus couramment utilisés sous Linux sont probablement le 3Com Vortex/Boomerang (3c59x/3c9xx), le DEC tulip (21xxx), et l'EtherExpressPro 100 d'Intel. Les divers clones PCI-NE2000 sont également très courants, mais l'achat d'une telle carte ne peut se justifier que si le critère du prix est plus important que celui des performances.

2.2 Cartes 8 bits contre cartes 16 bits

Vous ne pourrez certainement plus acheter une carte Ethernet ISA 8 bits de nos jours, mais vous en trouverez encore beaucoup dans les années à venir sur les marchés aux puces informatiques ou autres braderies, et ce à des prix vraiment très bas. Cela les rend idéales pour les systèmes ``Ethernet-à-la-maison''. cette constatation est d'ailleurs aussi valable pour les cartes ISA 16 bits car les cartes PCI deviennent de plus en plus communes.

La wd8003, la 3c503 et la ne1000 sont des cartes 8 bits qui donneront de bonnes performances pour une utilisation faible à modérée. La 3c501 donnera des résultats faibles, et ces reliques antédiluviennes (12 ans !) des beaux jours du XT sont à éviter. (Envoyez les a Alan, il les collectionne...)

Le canal de données 8 bits n'atténue pas trop les performances, puisque vous pouvez encore espérer obtenir 500 à 800 Ko/s en vitesse de transfert FTP pour une carte 8 bits wd8003 (sur un bus ISA rapide) à partir d'un serveur rapide. Et si la plupart de votre trafic réseau est à destination de sites éloignés, le goulot d'étranglement se situera ailleurs sur le chemin, la seule différence de vitesse que vous noterez se produisant lorsqu'il y a de l'activité sur votre réseau local.

2.3 Cartes 32 bits (VLB/EISA/PCI)

Notez qu'un réseau à 10 Mbps ne justifie pas l'utilisation d'une interface 32 bits. Consultez  E/S programmées contre..., qui explique pourquoi avoir une carte Ethernet 10 Mbit/s sur un bus ISA à 8 MHz ne constitue vraiment pas un goulot d'étranglement. Même si le fait que la carte Ethernet se trouve sur un bus rapide ne signifie pas que les transferts sont plus rapides, cela entraînera souvent une charge processeur supplémentaire moins importante, ce qui est bon pour les systèmes multi-utilisateurs.

Bien sûr, avec la démocratisation des réseaux 100 Mbps, les cartes 32 bits deviennent une obligation pour pouvoir tirer avantage de toute la bande passante. AMD propose les puces 32 bits PCnet-VLB et PCnet-PCI. Consultez  AMD PCnet-32 pour plus d'informations sur la version 32 bits de la puce LANCE / PCnet-ISA.

La puce tulip (21xxx) PCI de DEC est une autre option (voir  DEC 21040) pour les utilisateurs de puissance. De nombreux fabricants proposent des cartes basées sur cette puce, et les prix de ces cartes ``sans-nom'' sont généralement bas.

Les cartes PCI `Vortex' et `Boomerang' de 3Com constituent aussi une autre option, et le prix reste correct si vous pouvez en obtenir une tant que leur proposition d'évaluation dure. (voir 3c590/3c595)

Les cartes EtherExpress Pro 10/100 PCI d'Intel sont aussi connues pour marcher plutôt bien avec Linux. (voir EtherExpress).

Des fabricants de clones ont commencé à produire des clones PCI de NE2000, basés sur une puce RealTek ou une puce Winbond. Le pilote Linux NE2000 des noyaux 2.0.31 et supérieurs accepte ces cartes. Cependant vous ne bénéficierez que de la vitesse plus élevée du bus, puisque ces cartes utiliseront encore l'interface du pilote de la NE2000, qui commence à dater. Depuis la version 2.0.34 du noyau, un pilote specifique à ces cartes ne2k-pci.c est aussi disponible. Il devrait être légerement plus efficace que le pilote ISA ne.c

2.4 Cartes et pilotes 100 M disponibles

La liste des matériels 100 M reconnus par Linux à l'heure actuelle est la suivante : les cartes basées sur la puce DEC 21140; les cartes 3c595/3c90x Vortex; la EtherExpressPro10/100B; la PCnet-FAST; la SMC 83c170 (epic100) et la HP 100VG ANY-LAN.

Allez aussi jeter un coup d'oeil sur les pages des constructeurs des cartes, vous pouvez aussi aller sur l'une des adresse suivantes :

Ethernet 100M

La page 100VG de Donald

La page Fast Ethernet de Dan Kegel

2.5 100VG contre 100BaseT

Le 100BaseT est beaucoup plus répandu que le 100VG et la plaquette publicitaire suivante est extraite d'un vieux message désespérement bourré d'informations posté par Donald dans comp.os.linux; elle résume bien la situation:

``Pour ceux qui ne seraient pas au courant, il y a deux normes Ethernet en compétition, le 100VG (aussi connu sous le nom de 100baseVG ou encore 100VG-AnyLAN) et le 100baseT (qui, selon le type du câble, s'appelle 100bastTx, 100baseT4 ou 100baseFx).

Le 100VG est arrivé sur le marché le premier, et je sentais qu'il était mieux pensé que le 100baseTx. J'étais persuadé qu'il allait gagner, mais visiblement ce ne sera pas le cas. HP et al. ont fait plusieurs mauvais choix :

1) Retarder la norme de manière à ce qu'ils puissent être compatibles avec IBM et accepter les trames Token Ring. Cela `semblait une bonne idée à l'époque', puisque cela aurait permis aux installations Token Ring de se mettre à jour sans devoir faire admettre aux décideurs qu'ils avaient fait une énorme bourde en s'alliant avec la mauvaise technologie. Mais il n'y avait rien à gagner, parce que les deux types de trames ne peuvent pas coexister sur un réseau, parce que Token Ring est un monstre de complexité , et que IBM a quand même adopté 100baseT pour finir.

2) Ne produire que des cartes ISA et EISA. (Un modèle PCI n'a été annoncé que récemment.) Le bus ISA est trop lent pour 100 M, et relativement peu de machines EISA existent. A l'époque VLB était classique, rapide, et économique, PCI restant un choix viable. Mais la sagesse des ``anciens'' disait que les serveurs continueraient d'utiliser le bus EISA hors de prix.

3) Ne pas m'envoyer une documentation. Oui, cela a été la raison réelle du déclin du 100VG :-). J'ai appelé partout pour obtenir des infos de programmation, et tout ce que j'ai pu obtenir a été une brochure de quelques pages sur papier glacé de AT&T décrivant combien le jeu de puce Regatta était merveilleux.''

(NDT : ``La norme 100 BAS VG - any LAN proposée par HP (...) ne reprend pas le principe du protocole Ethernet mais utilise le principe du polling. L'utilisation du mot Ethernet a donc ici plutôt une vocation commerciale. Il faut changer les coupleurs dans les stations de travail. Toutefois, on conserve les principaux systèmes de câblage.'' (Pierre Rolin, in ``Réseaux haut débit'', Hermès, 1995). Fin 1997 plus personne ne parle de 100VG.

La norme 100baseT4 utilise un câblage catégorie 3 et 4, 100baseTx un câblage catégorie 5, 100baseFx de la fibre optique.)

2.6 Les types de câbles que votre carte peut accepter

Si vous mettez en place un petit réseau ``personnel'', vous préférerez certainement utiliser le ``thinnet'' ou câble Ethernet fin. C'est le modèle avec les connecteurs BNC standards. Le câblage `thinnet', ou Ethernet fin (câble coaxial RG-58) avec les connecteur BNC (en métal, à enfoncer puis tourner pour verrouiller) est appelé techniquement 10Base2.

La plupart des cartes Ethernet possèdent aussi une version `Combo' qui ne coûte que 60 à 150 francs de plus. (NDT : Amusant comme les écarts de prix en dollars se convertissent en écarts de prix en francs ! La version anglaise dit ``10 à 20 dollars de plus''. Ces écarts de prix sont vrais fin 97.)

Ces versions `Combo' possèdent les deux interfaces paire torsadée et Ethernet fin intégrées, ce qui vous permet de changer d'avis plus tard.(NDT : `Combo' signigie même souvent : interface RJ-45 (10baseT, paire torsadée) + interface BNC (10base2, thinnet) + interface AUI (pour transceiver ou câble de descente (drop-cable) gros Ethernet).)

Les câbles à paires torsadées, avec les connecteurs RJ-45 (rectangulaires un peu plus grande que les prises `téléphone') sont appelés techniquement 10BaseT. Vous pourrez aussi entendre parler de UTP (Unshielded Twisted Pair, paire torsadée non-écrantée ou non-blindée, NDT).

Le vieil Ethernet `épais' (Thick Ethernet, sur câble coaxial de 10 mm) ne se trouve plus que dans les installations anciennes et est appelé 10Base5. La prise en forme de D avec 15 broches présente sur quelques cartes Ethernet (connecteur AUI) est utilisée pour connecter de l'ethernet épais et des transceivers externes.

Les grandes installations professionnelles utiliseront le plus souvent du 10BaseT au lieu de 10Base2. 10Base2 n'offre pas de moyen pour passer au 100 Mbit/s, quel que soit le nom qu'on leur donne.

(NDT : Professionnellement parlant, en dehors de la fibre optique qui est encore hors de prix jusqu'à la machine de l'utilisateur, les nouveaux câblages devraient être réalisés en ``Catégorie 5, classe D''. Ce type de câblage supporte non seulement 10BaseT, mais aussi 100BaseT et les nouveaux débits qui apparaissent.

Pour la maison, vous choisirez entre Ethernet fin (simple et pas cher) et une connectique style RJ-45 (un peu moins simple, un peu plus cher, mais plus `propre' électriquement parlant) selon vos envies et votre budget !

Référez vous a Cables, Coax... pour plus de détails sur les différents types de cables.


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