Les PC sont de nos jours si puissants qu'un seul PC peut souvent supporter plusieurs personnes à la fois en train de l'utiliser, surtout s'ils exécutent des tâches faibles en charge telles que l'édition de texte, l'entrée de données, etc. Une manière de faire ceci est de relier un certain nombre de terminaux à un seul PC (ordinateur hôte) par l'intermédiaire de modems ou de connexions directes par câble. Pour ce faire, il est mieux d'avoir un système d'exploitation multi-utilisateurs tel que Linux, comma ca chaque utilisateur sur un terminal peut utiliser l'ordinateur independemment. On a appelé cela le "partage de temps" (time sharing) mais ce n'est pas une terminologie correcte de nos jours puisque l'informatique "distribuée" sur un réseau est aussi une sorte de partage de temps. On pourrait mieux le décrire comme de l'informatique "centralisée". Mais l'ordinateur central peut être connecté au reste du monde par un réseau afin que les utilisateurs des terminaux puissent envoyer du courrier électronique, naviguer sur Internet avec le navigateur "lynx", etc. Ce n'est donc pas vraiment "centralisé" non plus.
On a rarement utilisé des terminaux avec des PC parce que les systèmes d'exploitation populaires qui les ont utilisés (Windows, DOS et Mac) n'ont pas été multi-utilisateurs jusqu'en 1998 (c'est le cas pour MS Windows NT) et ne pouvaient pas auparavant tres bien accepter de terminaux. Maintenant que Linux, système d'exploitation multi-utilisateurs, est disponible pour les PC, l'utilisation de terminaux avec des PC devient envisageable. L'inconvénient est que les terminaux texte ne sont pas assez perfectionnés pour supporter le type d'interface graphique utilisateur (GUI) que bien des utilisateurs d'ordinateur attendent de nos jours.
Quand les ordinateurs (même les PCs) étaient relativement chers, l'utilisation de terminaux tirait les coûts du matériel vers le bas de manière significative. Maintenant, avec les PCs bon marché, les économies sur les coûts sont un problème. Voici ce que j'ai écrit il y a des années quand les PCs étaient plus chers. C'est encore vrai maintenant, mais d'une moindre mesure.
Si plusieurs personnes utilisent le même ordinateur en même temps, il y a une diminution de la quantité de matériel nécessaire pour le même niveau de service. Une façon de faire des économies est due au partage du code. Les fichiers des applications sur les disques durs sont partagés, de même que les bibliothèques partagées en mémoire (même si les gens font tourner des programmes différents, à condition qu'ils utilisent certaines fonctions identiques dans leur code). Une autre façon d'économiser est due à la réduction du pic de charge. Le matériel d'un seul PC peut être inactif la plupart du temps pendant que les gens entrent les informations lentement, réfléchissent, discutent ou s'éloignent de leur bureau. Avoir plusieurs personnes sur le même ordinateur à la fois fait bon usage d'une bonne partie de ce temps d'inactivité qui, sinon, serait gâché.
Ces économies sont substantielles. On peut estimer grossièrement (en utilisant la théorie des statistiques) que pour neuf personnes (huit terminaux et une console), le PC partagé n'a besoin que d'environ trois fois plus de capacité (en mémoire, espace disque, puissance processeur, etc.) qu'un PC unique afin de fournir le même niveau de service par personne. Le coût par utilisateur du matériel de calcul pour un tel système partagé devrait donc être trois fois moindre. Cependant, le coût du système d'affichage (écrans, claviers, électronique vidéo, etc.) est à peu près le même dans les deux cas. Les terminaux induisent cependant un surcoût : l'équipement de l'ordinateur hôte avec des ports série supplémentaires.
Pour faire une comparaison honnête avec les PC, les terminaux devraient avoir les mêmes capacités que les moniteurs de PC. Malheureusement, les terminaux graphiques couleur pour Linux (X Window) avec des communications à grande vitesse est un marché de niche avec des prix élevés, et par conséquent dans ce cas les économies en coût de matériel risquent d'être inexistantes. Pour les terminaux texte, par contre, on fera des économies, surtout si on obtient les terminaux à bas prix.
En informatique centralisée, les logiciels (et les mises à jour des logiciels) ne doivent être installés que sur un seul ordinateur hôte au lieu de plusieurs. La personne qui s'occupe de cet ordinateur peut contrôler les logiciels qui y sont installés. Ceci est avantageux si la personne qui contrôle l'ordinateur hôte fait du bon travail et connaît les besoins et préférences des autres utilisateurs. On peut empêcher les utilisateurs de jouer à des jeux ou de naviguer sur Internet en n'installant pas les logiciels (ou bien en en restreignant l'accès). Que le contrôle centralisé soit désirable ou non dépend de chaque situation.
Avec les terminaux, les mises à jour du matériel de l'ordinateur ne prennent place que sur un ordinateur au lieu de plusieurs. Ceci économise un effort d'installation. Alors que le coût du matériel pour la mise à jour de l'ordinateur hôte sera plus important que pour un PC simple (puisque l'hôte a besoin de plus de puissance de calcul qu'un PC), le coût sera bien moindre que de mettre à jour le materiel d'un nombre de PC qu'on utiliserait à la place des terminaux.
Les terminaux texte représentent une technologie obsolète parce que pour un matériel légèrement plus cher, on pourrait construire un terminal intelligent (avec la même qualité d'affichage). Ceci n'a pas toujours été le cas puisque aux alentours de 1980 la mémoire coûtait des milliers de francs par méga-octet. Maintenant avec de la mémoire et des processeurs à bas prix, on pourrait faire un terminal texte intelligent pour une augmentation du coût du matériel de seulement 10 à 20 %.
Les raisons pour lesquelles les terminaux texte ne sont pas encore obsolètes sont :